La sexualité est un aspect important de la vie et de l'espérance de vie sans handicap
Les statistiques sur la fréquence des rapports sexuels peuvent varier considérablement en fonction des cultures, des méthodologies d'enquête et des définitions utilisées. Voici des tendances générales observées :
La fréquence des rapports sexuels diminue généralement avec l'âge. Chez les jeunes adultes (20-30 ans), elle peut être de plusieurs fois par semaine, tandis que chez les personnes plus âgées (60 ans et plus), elle peut se situer à quelques fois par mois ou moins.
Les études montrent souvent que les hommes déclarent une fréquence de rapports sexuels légèrement supérieure à celle des femmes, en particulier à des âges plus jeunes. Cette différence tend à s'estomper avec l'âge.
Les personnes en couple stable ont tendance à avoir des rapports sexuels plus fréquemment que les célibataires, bien que la fréquence puisse varier au sein des couples en fonction de la durée de la relation, de la satisfaction relationnelle et d'autres facteurs.
Bien qu'il soit difficile d'obtenir des chiffres précis et constamment mis à jour pour la France, des enquêtes nationales sur la sexualité (comme celles réalisées par l'Institut National d'Études Démographiques - INED) ont montré des tendances similaires. Par exemple, une étude de 2006 sur la sexualité en France a révélé que la fréquence moyenne des rapports sexuels était de 7,8 par mois pour les 18-29 ans, 6,2 pour les 30-49 ans, et 3,3 pour les 50-69 ans. Il est probable que ces chiffres aient légèrement évolué depuis
Impact des rapporst sexuel sur physique moral, et influence sur la solidité d'un couple
Influence de rapports sexuel non satisfaisant sur le physique
Ne pas oublier qu’une dysfonction sexuelle chez l’homme peut être un signe précoce de maladies cardiovasculaires sous-jacentes. Un bilan de santé plus approfondi est nécessaire.
Chez les femmes l’apparition de douleurs pendant les rapports (dyspareunie) peuvent causer des tensions musculaires, des inconforts persistants, et éviter l'intimité physique.
Tout en notant qu’une mésentente plus profonde du couple peut induire ces mêmes douleurs !
Alors que Le sexe régulier et satisfaisant peut contribuer à une meilleure santé cardiovasculaires, à la réduction du stress (libération d'endorphines), à un meilleur sommeil, et au renforcement du système immunitaire.
Impact sur le moral de rapports sexuel non satisfaisant
Perte d'une facette importante de l'identité et du plaisir, assimilable a un deuil
Baisse de l'estime de soi en particulier chez les hommes souffrant de dysfonction érectile (DE), mais aussi chez les femmes.
Peut entraîner des sentiments d'inadéquation, de culpabilité, de honte.
Les problèmes sexuels peuvent être une cause ou une conséquence d’anxiété et de dépression.
L'anxiété de performance est très courante.
Au final les personnes peuvent se retirer socialement ou éviter les relations intimes.
Influence sur la solidité d'un couple de rapports sexuel non satisfaisant
Les problèmes sexuels non abordés peuvent créer un mur de silence, de non-dits et de frustrations.
Une communication ouverte est essentielle pour trouver des solutions.
La sexualité est une forme d'intimité profonde. Sa perturbation peut affecter la connexion émotionnelle, la tendresse et la complicité.
L'un des partenaires peut se sentir rejeté, indésirable ou incompris, tandis que l'autre peut ressentir de la pression ou de la culpabilité.
Si les causes ne sont pas comprises, cela peut être interprété comme un manque d'attirance ou d'amour.
Face aux difficultés sexuelles, un couple peut aussi se renforcer en les abordant ensemble avec patience, soutien et amour. Cela peut mener à une plus grande compréhension mutuelle et à l'exploration d'autres formes d'intimité.
Dans certains cas extrêmes, des problèmes sexuels non résolus peuvent contribuer à l'infidélité, même si ce n'est pas la seule cause.
Conséquences de l'abstinence (volontaire ou non)
L'abstinence volontaire :
Pour des raisons religieuses, spirituelles, personnelles (attendre le bon partenaire, se concentrer sur d'autres aspects de sa vie), de santé (convalescence).
Pour certaines personnes, l'abstinence peut être source de sérénité, de concentration accrue sur d'autres objectifs, ou de respect de convictions profondes. Elle n'est pas nécessairement négative.
Peut renforcer la communication non sexuelle et l'intimité émotionnelle dans un couple, si c'est un choix mutuel et discuté.
L 'abstinence involontaire (subie) :
Peut entraîner un sentiment d'isolement, de ne pas être désirable ou aimable.
Accumulation de tensions sexuelles, frustration, irritabilité.
Sentiment d'échec, de ne pas être "normal" ou de manquer quelque chose d'important.
Peut contribuer à la dépression, à l'anxiété, à un sentiment de détresse.
Certaines études suggèrent qu'une activité sexuelle régulière peut avoir des bénéfices cardiovasculaires et hormonaux.
L'absence d'activité ne cause pas directement de maladie, mais peut priver de ces bénéfices potentiels.
Chez l'homme, l'absence prolongée d'éjaculation peut parfois (rarement) entraîner des douleurs tésticulaires, bien que cela soit généralement bénin.
Chez la femme, l'absence d'activité sexuelle n'a pas d'impact physiologique négatif direct, bien que la lubrification puisse être moins "activée" en l'absence de stimulations régulières.
Si l'abstinence est subie par l'un des partenaires dans un couple, elle peut être une source majeure de conflit, de tension, de frustration et de délitement du lien.
Autres informations à considérer
La sexualité des personnes âgées : C'est un domaine de plus en plus étudié. Contrairement aux idées reçues, de nombreuses personnes âgées maintiennent une vie sexuelle active et satisfaisante.
Les défis sont souvent liés à des problèmes de santé (douleurs, maladies chroniques), à la perte de partenaires, ou à des stéréotypes sociaux.
L'amélioration de l'espérance de vie sans handicap signifie aussi une espérance de vie sexuelle plus longue.
La diversité des pratiques sexuelles : Il est important de considérer que la "sexualité" ne se limite pas aux rapports coïtaux.
Elle englobe une gamme de comportements intimes et expressifs (caresses, baisers, masturbation mutuelle, etc.) qui contribuent également au bien-être et à l'intimité.
L'éducation sexuelle et la communication : Une bonne éducation sexuelle tout au long de la vie, ainsi que la capacité à communiquer ouvertement sur ses désirs, ses besoins et ses difficultés, sont des piliers d'une sexualité saine et épanouie, et donc d'une meilleure qualité de vie.
L'impact des maladies chroniques et du handicap sur la sexualité : L’handicap peut altérer l'image corporelle, la mobilité, la sensation, la fonction hormonale ou neurologique.
A noter que des adaptations et un soutien psychologique/sexologique peuvent permettre de maintenir une vie sexuelle satisfaisante.
Le rôle des professionnels de santé : Les médecins généralistes, urologues, gynécologues, sexologues, psychologues peuvent jouer un rôle essentiel dans le diagnostic, le traitement et le soutien des personnes confrontées à des problèmes sexuels.
Il est important de dé stigmatiser la discussion sur ces sujets.
FONCTIONS PHYSIOLOGIQUE, PSYCHOLOGIQUES et sociètales EN JEU DANS LA SEXUALITÉ
La primauté du psychisme est une vision à nuancée
L'idée que "tout est dans la tête" est une simplification excessive. Bien que le psychisme joue un rôle important, la sexualité est un processus complexe qui intègre des mécanismes neurologiques, endocriniens (hormonaux) et circulatoires.
La réponse sexuelle humaine est un processus complexe impliquant l'interaction de systèmes nerveux, hormonaux, vasculaires et musculaires, le tout modulé par le psychisme
C'est une interaction constante entre le cerveau et le corps.
Le désir sexuel (libido) est avant tout une fonction cérébrale. Il est régulé par des aires du cerveau comme l'hypothalamus et le système limbique (lié aux émotions et à la mémoire).
Les pensées, les fantasmes, les souvenirs, et le stress ont un impact direct sur ces zones. L'excitation physique et l'orgasme sont également initiés et gérés par des signaux envoyés depuis le cerveau vers les organes génitaux et vice-versa.
Comme pour beaucoup de fonctions une boucle de rétroaction est présente.
Une stimulation physique (par exemple, un baiser, des caresses) envoie des signaux aux centres cérébraux du plaisir, ce qui renforce le désir.
Inversement, une pensée excitante (psychisme) peut initier une réponse physiologique, comme l'érection ou la lubrification vaginale.
On peut dire que le cerveau a une primauté d'initiation et de régulation, mais l'efficacité de cette fonction dépend de la bonne santé du système corporel.
Un problème physique (comme une maladie cardiovasculaire) peut totalement empêcher une réponse sexuelle, même si le désir psychique est là.
Les mécanismes en jeu
Système nerveux autonome (SNA)
Le SNA est le "maître" des réponses involontaires, y compris la sexualité. Il a deux branches principales qui travaillent en synergie.
Le Système parasympathique : C'est le "mode de repos et de digestion". Il est responsable de l'excitation sexuelle.
o Chez l'homme : Il libère de l'oxyde nitrique, un neurotransmetteur qui dilate les artères du pénis (corpus caverneux), permettant un afflux sanguin massif et provoquant l'érection. C’est un puissant vasodilatateur, provoquant la relaxation des muscles lisses des artères péniennes, augmentant l'afflux sanguin
o Chez la femme : Il provoque la congestion des tissus clitoridiens et des petites lèvres, la lubrification vaginale et l'augmentation du diamètre du vagin.
Système sympathique : C'est le "mode de combat ou de fuite". Il est responsable de l'orgasme et de l'éjaculation.
o Chez l'homme : Il commande la contraction des muscles qui propulsent le sperme le long de l'urètre (émission et expulsion). Coordonne la contraction des muscles lisses des voies séminales (conduits déférents, vésicules séminales, prostate) pour propulser le sperme, suivie de contractions rythmiques des muscles périnéaux (bulbocaverneux et ischiocaverneux) pour l'éjaculation.
o Chez la femme : Il provoque les contractions musculaires du plancher pelvien et de l'utérus pendant l'orgasme.
Les hormones
Testostérone : C'est l'hormone du désir (libido) chez l'homme comme chez la femme.
Bien que présente en quantité bien moindre chez la femme, son rôle est tout aussi important pour le maintien du désir et de l'énergie.
Œstrogènes et Progestérone : Ces hormones féminines sont cruciales pour la santé des tissus génitaux (lubrification, élasticité) et peuvent influencer le désir sexuel, notamment au cours du cycle menstruel.
La chute des oestrogènes à la ménopause est une cause majeure de sécheresse vaginale et de dyspareunie (douleur lors des rapports).
Dopamine : C'est le neurotransmetteur du plaisir et de la récompense. Son taux augmente avec le désir et l'excitation. C'est elle qui crée la sensation de plaisir et qui "motive" la recherche du plaisir.
Sérotonine : Elle a souvent un effet inverse. Les antidépresseurs qui augmentent la sérotonine (ISRS) sont souvent associés à une baisse de la libido et à des difficultés à atteindre l'orgasme, car la sérotonine peut inhiber la dopamine et les voies de l'excitation.
Ocytocine et Vasopressine : Surnommées les "hormones du lien" ou de l'attachement. Elles sont libérées lors de l'orgasme et de la proximité physique. Elles jouent un rôle crucial dans le renforcement des liens affectifs et la sensation de bien-être post-rapport.
LES DYSFONCTIONS SEXUELLES
Historiquement, il y a eu une tendance à sur-diagnostiquer les causes psychologiques pour les dysfonctions sexuelles, notamment les "pannes" (dysfonctions érectiles) chez l'homme.
Pendant longtemps, l'idée que "tout est dans la tête" a prévalu, occultant les causes organiques sous-jacentes.
Ceci était particulièrement vrai avant la découverte des bases physiologiques de l'érection (rôle de l'oxyde nitrique) et l'avènement des traitements comme le Viagra (Sildénafil) dans les années 90.
Cette époque a marqué un tournant, forçant la communauté médicale à reconnaître l'importance des facteurs physiologiques
Il est donc erroné de donner une primauté absolue à l'un ou l'autre. Une approche biopsychosociale est la plus pertinente : comprendre comment les facteurs biologiques (hormones, maladies), psychologiques (émotions, pensées, traumatismes) et sociaux (culture, éducation, relation de couple) interagissent pour influencer la sexualité d'un individu. Le psychisme peut aggraver ou compenser des déficiences physiques, et inversement
Parler de "dysfonctions sexuelles" plutôt que de "pannes" est mieux, le terme est moins péjoratif. Les dysfonctions sexuelles peuvent affecter aussi bien les hommes que les femmes.
Chez l'homme : La dysfonction érectile (DE)
C’est une incapacité récurrente ou persistante à obtenir ou à maintenir une érection suffisante pour un rapport sexuel satisfaisant.
Origines :
Causes physiques/organiques (les plus fréquentes) :
Maladies cardiovasculaires : L'athérosclérose (durcissement des artères) est une cause majeure car elle réduit le flux sanguin vers le pénis.
Diabète : Peut endommager les nerfs et les vaisseaux sanguins.
Hypertension artérielle : Affecte les vaisseaux sanguins.
Hypercholestérolémie : Contribue à l'athérosclérose.
Troubles hormonaux : Faible taux de testostérone (hypogonadisme).
Maladies neurologiques : Sclérose en plaques, maladie de Parkinson, lésions de la moelle épinière.
Chirurgies et traumatismes : Chirurgie de la prostate (prostatectomie radicale), traumatismes pelviens.
Médicaments : Certains antidépresseurs, antihypertenseurs, tranquillisants, antihistaminiques.
Alcoolisme et tabagisme : Endommagent les vaisseaux sanguins.
Ces causes sont souvent secondaires à une première expérience de DE d'origine organique, créant un cercle vicieux. (Les fameuses boucles de rétroaction en cause fréquemment dans l’organisme)
Traitements :
Changement de mode de vie : Alimentation équilibrée, exercice physique régulier, arrêt du tabac et de l'alcool, gestion du stress.
Médicaments oraux (inhibiteurs de la PDE5) : Sildénafil (Viagra), Tadalafil (Cialis), Vardénafil (Levitra), Avanafil (Spedra). Ils augmentent le flux sanguin vers le pénis.
Injections intracaverneuses : Médicaments (ex: Alprostadil) injectés directement dans le pénis pour provoquer une érection.
Dispositifs à vide (pompes à pénis) : Créent une érection en tirant le sang dans le pénis.
Implants péniens : Chirurgie pour insérer des prothèses gonflables ou malléables.
Thérapie sexuelle et de couple : Pour les causes psychologiques ou pour gérer l'impact de la DE sur le couple.
Thérapie hormonale : Si un faible taux de testostérone est identifié.
Chez la femme : Les dysfonctions sexuelles féminines (DSF)
Difficultés persistantes ou récurrentes à ressentir du désir, de l'excitation, à atteindre l'orgasme, ou douleurs pendant les rapports sexuels.
Origines :
Causes physiques/organiques :
Changements hormonaux : Ménopause (sécheresse vaginale, baisse de libido due à la baisse d'œstrogènes), grossesse, allaitement.
Maladies chroniques : Diabète, maladies cardiaques, sclérose en plaques, cancers.
Médicaments : Certains antidépresseurs (ISRS), antihypertenseurs, contraceptifs oraux.
Problèmes gynécologiques : Endométriose, vaginites, infections urinaires récurrentes, cicatrices dues à l'épisiotomie.
Douleur : Dyspareunie (douleur pendant les rapports sexuels) due à diverses causes physiques ou psychologiques.
Causes psychologiques :
Stress, anxiété, dépression, image corporelle négative, antécédents de traumatismes sexuels, problèmes relationnels, manque de communication, routine.
Traitements :
Lubrifiants vaginaux et hydratants : Pour la sécheresse vaginale.
Thérapie hormonale substitutive (THS) : Pour les femmes ménopausées, peut aider à la sécheresse et à la libido.
Thérapie sexuelle individuelle ou de couple : Aborde les aspects psychologiques, la communication, les techniques sexuelles.
Traitement des affections sous-jacentes : Gestion du diabète, de l'hypertension, traitement des infections.
Médicaments (moins d'options spécifiques que pour les hommes) : Certains médicaments peuvent être utilisés hors AMM ou sont à l'étude.
Conseils sur le mode de vie : Gestion du stress, sommeil suffisant.
PRECISION SUR L’OXYDE NITRIQUE (no)
L'oxyde nitrique (NO) est une molécule fascinante et cruciale en physiologie sexuelle. Oui, il est le pont final organique pour l'initiation de la réponse d'érection chez l'homme et de la congestion clitoridienne/vaginale chez la femme, en réponse à une stimulation adéquate (qu'elle soit physique ou psychologique). Il n'est pas "le" pont final de "toute" la préparation, car il se situe à un niveau de signalisation cellulaire très spécifique, mais il est absolument essentiel pour la phase d'excitation sexuelle.
Origine endogène de l'Oxyde Nitrique (NO)
L'oxyde nitrique est synthétisé naturellement dans le corps humain par une famille d'enzymes appelées NO synthases (NOS). Il existe principalement trois types de NOS, chacune jouant un rôle distinct :
NO synthases endothéliales (eNOS ou NOS3) :
Principalement dans les cellules endothéliales qui tapissent l'intérieur des vaisseaux sanguins.
Rôle dans la sexualité : C'est la eNOS qui est la plus importante pour la fonction sexuelle. Lorsque le système nerveux parasympathique est activé (lors de l'excitation sexuelle), il libère de l'acétylcholine au niveau des terminaisons nerveuses parasympathiques dans les corps caverneux du pénis (chez l'homme) ou dans les tissus érectiles clitoridiens et vaginaux (chez la femme). L'acétylcholine stimule les cellules endothéliales à produire du NO via la eNOS. Ce NO diffuse ensuite vers les cellules musculaires lisses avoisinantes.
NO synthases neuronales (nNOS ou NOS1) :
Localisation : Dans certains neurones du système nerveux central et périphérique.
Rôle dans la sexualité : La nNOS est également présente dans les nerfs non adrénergiques non cholinergiques (NANC) qui innervent les tissus érectiles. Ces nerfs peuvent libérer du NO directement sur les cellules musculaires lisses, renforçant ainsi l'effet relaxant vasculaire. Elle joue donc un rôle direct dans la neurotransmission de l'excitation.
NO synthases inductibles (iNOS ou NOS2) :
Localisation : Principalement dans les cellules immunitaires (macrophages) et d'autres types cellulaires en réponse à des stimuli inflammatoires ou infectieux.
Rôle dans la sexualité : L'iNOS n'a pas de rôle physiologique direct dans l'excitation sexuelle normale. Sa production est massive et prolongée, participant à la réponse immunitaire et inflammatoire.
Le mécanisme d'action du NO : Une fois produit, le NO diffuse rapidement dans les cellules musculaires lisses des parois vasculaires. Là, il active une enzyme appelée guanylate cyclase, qui convertit le guanosine triphosphate (GTP) en guanosine monophosphate cyclique (GMPc). Le GMPc est une seconde messager qui provoque la relaxation des cellules musculaires lisses, ce qui entraîne une vasodilatation (augmentation du diamètre des vaisseaux sanguins) et donc un afflux sanguin massif vers les tissus érectiles. C'est cet afflux sanguin qui est responsable de l'érection masculine et de la turgescence des organes génitaux féminins.
Origine exogène
L'oxyde nitrique peut également avoir des origines exogènes, bien que leur rôle direct dans la fonction sexuelle soit différent ou indirect :
Médicaments :
Nitrates organiques : Des médicaments comme la nitroglycérine, le dinitrate d'isosorbide, ou le mononitrate d'isosorbide sont utilisés pour traiter l'angine de poitrine (douleur thoracique due à un manque d'oxygène au cœur). Ces médicaments sont des donneurs d'oxyde nitrique, c'est-à-dire qu'ils libèrent du NO dans le corps, provoquant une vasodilatation généralisée. C'est pourquoi ils sont contre-indiqués avec les inhibiteurs de la PDE5 (Viagra, Cialis, etc.), car la combinaison entraînerait une chute de tension artérielle dangereuse.
Donneurs de NO expérimentaux : Des recherches sont menées sur des composés qui libèrent directement du NO pour diverses applications médicales, y compris potentiellement pour les dysfonctions sexuelles.
Aliments et compléments alimentaires :
Certains aliments sont riches en nitrates (betteraves, épinards, roquette) qui peuvent être convertis en nitrites puis en oxyde nitrique dans le corps, notamment par des bactéries buccales. Ces aliments sont parfois commercialisés comme des "boosters de NO" pour améliorer la performance sportive ou la circulation sanguine. Cependant, leur effet sur la fonction sexuelle est bien moindre et indirect par rapport à la production endogène sous stimulation sexuelle.
Des compléments alimentaires contenant de la L-Arginine ou de la L-Citrulline sont également promus. Ce sont des précurseurs de l'oxyde nitrique. La L-Arginine est l'acide aminé à partir duquel le NO est synthétisé par les NOS. La L-Citrulline est convertie en L-Arginine dans le corps. Leur efficacité dans le traitement des dysfonctions érectiles est variable et généralement modérée par rapport aux traitements médicamenteux avérés.
Le NO est le pont final organique de la "préparation"
Le processus est le suivant :
Stimulation (Psychique ou Physique) : Le cerveau interprète des stimuli sexuels (vue, toucher, odeur, pensées).
Activation Parasympathique : Le système nerveux parasympathique est activé, envoyant des signaux via les nerfs aux organes génitaux.
Libération de NO : Les terminaisons nerveuses (nNOS) et les cellules endothéliales (eNOS) des vaisseaux des corps caverneux (pénis) ou des tissus érectiles (clitoris/vagin) libèrent de l'oxyde nitrique.
Production de GMPc : Le NO active la guanylate cyclase, qui produit du GMPc.
Relaxation Musculaire Lisse et Vasodilatation : Le GMPc provoque la relaxation des muscles lisses des artères, permettant un afflux sanguin massif.
Excitation/Érection : La congestion sanguine entraîne l'érection chez l'homme et la turgescence/lubrification chez la femme.
Le NO est donc un médiateur essentiel qui transforme un signal neurohormonal en une réponse physiologique vasculaire. Si la production de NO est insuffisante ou si sa voie de signalisation est altérée (par exemple, par le tabagisme, le diabète, l'hypertension qui endommagent l'endothélium), la fonction érectile ou la congestion génitale peuvent être compromises. Les médicaments comme le Viagra (inhibiteurs de la PDE5) agissent en bloquant la dégradation du GMPc, prolongeant ainsi l'effet vasodilatateur du NO déjà présent.
En résumé, l'oxyde nitrique est bien un acteur clé et un "pont final" dans la cascade d'événements qui mènent à l'excitation sexuelle physiologique.